Avant sa fermeture pour travaux pendant cinq ans, le centre Pompidou dédie sa dernière exposition à cette artiste d’exception (1865-1938).
Modèle favori du tout-Montmartre, avant de passer elle-même de l’autre coté du chevalet, Suzanne Valadon aura suivi un parcours hors normes dans sa vie, comme dans ses choix artistiques.
Riche d’environ deux cents œuvres : autoportraits, scènes de famille, nus, paysages et natures mortes, l’exposition révèle la puissance de son dessin et sa palette éblouissante.
Mais c’est surtout sa démarche profondément insoumise qui retient l’attention. Car l’artiste sabote avec jubilation les stéréotypes associés à son genre. S’emparant de la nudité des corps, sujet à l'époque défendu aux femmes, elle dépeint celles-ci dans leur réalité la plus crue : « Ne m’amenez jamais une femme qui cherche l’aimable ou le joli, je la décevrai tout de suite » disait-elle. Elle n’hésite pas à se représenter nue elle-même à l’âge de cinquante-neuf et soixante-six ans, sans la moindre complaisance.
Par dessus tout, elle aborde la question du « female gaze ». Autrement dit, elle inverse les rôles. En posant un regard féminin sur le corps masculin, elle fait de celui-ci un objet du désir féminin. Ce qui pour l’époque était d’une modernité absolue.
Visite commentée par notre guide conférencière Carole
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.